Votre voyage vers la liberté financière

En savoir plus
Retour à l’Academy
web3.0-2022

Web3 : nouvel Internet révolutionnaire ou simple délire de la tech ?

Présenté comme la prochaine évolution de l’Internet, le Web3 s’invite dans de nombreuses conversations. Il suscite également beaucoup d’interrogations. Que signifie exactement ce terme ? Le Web3 représente-t-il la prochaine étape pour l’Internet ? Qu’est ce qui le distingue ? A-t-on vraiment besoin d’un Internet troisième génération ? Quelles seraient les conséquences pour les cryptomonnaies ?

Dans cet article, nous tenterons de répondre à ces questions. Considérons le Web de demain et essayons d’en comprendre les enjeux.

Les prédécesseurs du Web3 : le Web 1.0 et le Web 2.0 

Avant de nous pencher sur le Web3, il est essentiel de comprendre ce que sont le Web 1.0 et le Web 2.0, afin d’identifier les défis et les opportunités à venir en ce qui concerne Internet.

L’histoire du Web 1.0 a commencé en 1989 lorsqu’un visionnaire, Tim Berners Lee, a proposé au monde un protocole du nom de HTTP qui nous a permis d'accéder à des pages web. Le Web 1.0 (également appelé Web consultatif) consistait principalement en des pages web statiques, que nous pouvions consulter mais avec lesquelles il était impossible d’interagir.

Ce qu’a inventé Tim Berners Lee, essentiellement, c’est l’une des partie cruciale du développement de l’Internet, le “World Wide Web”.

Dans la décennie qui a suivi, un nombre de changements et d’innovations (les smartphones, le cloud, les réseaux sociaux, etc.) ont rendu possible la création de sites web dynamiques, interactifs et collaboratifs. Il en a résulté l’apparition d’un nouveau type de business : les géants du web tels que Facebook (désormais Meta), Google, Amazon, Uber, Airbnb, et bien d’autres ont pu offrir de nouvelles manières de commercer, de divertir, de rechercher, d'interagir, de créer, et d’enregistrer en ligne. 

Ces entreprises ont aidé à créer ce que l’on appelle désormais le Web 2.0 (ou Web participatif), une évolution extraordinaire du Web 1.0 sur certains aspects, mais une malédiction sur certains autres.

Besoin de plus de détails ? Nous sommes là pour vous !

Originellement, Internet a été créé pour être un espace décentralisé, ouvert, libre et résilient face à la censure. Malheureusement, ce que nous avons actuellement en est l’opposé.

Une énorme partie du pouvoir de contrôle sur l'information et la valeur créée est désormais dans les mains des géants du web, ce qui donne lieu à toute une série de problèmes qui ne deviennent évidents que quand on prend la peine de les observer.

Au sein du Web 2.0, ce sont les géants qui contrôlent nos données. Ils collectent et monétisent les informations personnelles pour empocher des milliards de dollars par an et, la plupart du temps, nous, les utilisateurs, n’en bénéficions pas.

Les plateformes disposent du contrôle sur leurs utilisateurs et peuvent choisir de bannir et censurer certains utilisateurs ou contenus qui ne leur conviennent pas. En outre, l’architecture centralisée du Web 2.0 accroît le risque d’attaque, ce qui peut potentiellement mener à l’effondrement de ses différentes plateformes et à la divulgation de données personnelles.

Enfin, la centralisation permet également le contrôle direct ou indirect des plateformes par des gouvernements autoritaires.

La nécessité d’un Web3

Les problèmes causés par le Web 1.0 et le Web 2.0 ont eu pour conséquence la nécessité d’un changement : le besoin d’une nouvelle version d’Internet, d’un Internet plus juste au sein duquel les utilisateurs peuvent reprendre le contrôle sur la sécurité et la confidentialité de leurs données personnelles, éviter la censure parfois injuste de leur contenu publié sur les plateformes existantes et recevoir une part adéquate des revenus générés par les plateformes utilisées.

Si les technologies à la source du Web 2.0 ne peuvent pas faire de ce rêve une réalité, l’invention de Bitcoin en 2008 et d’Ethereum en 2013 nous ont permis d’obtenir un aperçu du pouvoir de la technologie de la blockchain et de ses méthodes de consensus. Nous commençons donc à découvrir, petit à petit, les premières parties d’un Internet décentralisé fondé sur la blockchain dont les mérites pourraient résoudre les problèmes du Web 2.0.

Les fondamentaux du Web3

En gros, le Web3 permet de remplacer l’Internet actuel par un système décentralisé et public. Le stockage de fichiers, les bases de données, les serveurs, la puissance de computation, les navigateurs internet, les infrastructures de streaming, les applications web, les noms de domaines, l’indexation de données et même la connection entre chacun des blocs qui constituent ensemble l’Internet peuvent être et seront probablement remplacés par une version décentralisée et publique.

Voici quelques un des changements majeurs apportés par le Web3 :

  • Les serveurs web sont remplacés par des infrastructures de la blockchain telles qu’Ethereum ou Cardano.
  • Les architectures client-serveur sont remplacées par des architectures décentralisées de réseau d’ordinateurs qui communique en “peer to peer”.
  • Le stockage de fichiers ne se fait plus sur Dropbox ou Google Drive mais sur des options décentralisées telles que Filecoin ou Sinovate.
  • Le streaming vidéo et audio n’est plus réalisé sur YouTube ou Spotify mais sur des blockchains telles que Theta, Aioz ou Audius.
  • Les navigateurs tels que Chrome et Firefox sont remplacés par des navigateurs décentralisés, comme Brave.
  • L’indexation de données n’est plus mise en place par Google mais par des entités décentralisées, comme The Graph.
  • Les applications que nous utilisons tous les jours tels que Facebook, Twitter, Uber, Airbnb et consorts sont remplacées par des applications décentralisées (DApps), qui sont des applications et des protocoles gérés sans la présence d’un intermédiaire de confiance.

Les initiatives, projets et protocoles présentés ci-dessus ne sont que des exemples qui restent à un stade précoce de développement. Ceci dit, même s’il est impossible de savoir lesquels d’entre eux survivront, ils nous donnent un bon aperçu des directions potentielles que pourrait prendre Internet.

Une chose est sûre, c’est que les solutions du Web3 ont pour but de remplacer ou de constituer une concurrence sérieuse à leurs équivalents du Web 2.0.

Les bénéfices du Web3 et ce que cela signifie pour le monde des cryptomonnaies

Bien qu’il en existe trop pour que nous puissions en faire la liste complète dans un article, il reste nécessaire de parler des bénéfices que nous pourrions obtenir si le Web3 devenait un outil de notre quotidien. Certains de ces bénéfices permettront une utilisation plus facile et plus pratique d’Internet, alors que d’autres iront jusqu’à complètement changer la manière dont nous communiquons, faisons des affaires, gérons la privacité des données et bien d’autres choses. En voici donc quelques-uns :

Les plateformes seront permissives, ce qui signifie qu'elles seront publiques et accessibles à quiconque le voudra sans qu’il n’y ait besoin d’obtenir une permission d’une entité externe telle qu’une entreprise ou un gouvernement.

  • Les protocoles Open Data et open-source rendent plus simples l’utilisation et le développement du Web sémantique (utilisation de standards globaux et publics). Grâce au Web sémantique, le contenu posté en ligne respecte un format qui facilite sa réutilisation dans d’autres contextes. Plus concrètement, cela signifie que les outils qui manipulent les données peuvent les associer pour leur donner un sens.
  • Les utilisateurs d’Internet peuvent, pour la première fois, prendre possession des données personnelles formant leurs identités numériques, qui sont liées à leur adresse sur la blockchain.
  • Tous les utilisateurs d'une plateforme peuvent détenir de petits morceaux de la valeur de cette plateforme sous la forme de tokens qui sont librement échangeables et définissent la notion de propriété numérique. En d'autres termes, nous pouvons tous participer librement et de manière collaborative à des systèmes où l'intérêt commun (c'est-à-dire le développement et l'amélioration des plateformes) est aligné sur l'intérêt privé grâce à l'augmentation de la valeur des tokens de la plateforme.
  • Au lieu d'avoir une seule entité comme une entreprise qui a tout le contrôle et l'autorité sur les plateformes, la gouvernance est faite démocratiquement par les DAO (Decentralised Autonomous Organisation). Les DAO sont des communautés d'internautes qui gèrent les DApps et les blockchains de manière démocratique et décentralisée. Les blockchains et les cryptoactifs sont donc au cœur de la révolution technologique du Web3, et l'utilisation de tokens ou de cryptomonnaies comme unité de valeur de ces plateformes offre une réelle motivation pour contribuer à la sécurité ainsi qu'aux décisions prises, et ne pas abuser du système. 
  • De nombreuses industries vont être complètement transformées par le Web3. Il s'agit notamment de la finance décentralisée (Aave, Uniswap, Compound, etc.), des NFT (tokens non fongibles), des jeux crypto (Enjin, Ultra UOS, etc.) et du Metaverse (Decentraland, Sandbox, Aavegotchi, etc.). 

Toutes ces innovations sont des exemples de cas d'utilisation et d'avantages du Web3, et il y en aura beaucoup d'autres à venir. 

Les défis liés au développement du Web3

Même si la vision du Web3 est puissante, il reste de nombreux défis à relever, qu'ils soient technologiques, idéologiques, financiers ou organisationnels. Voici quelques-uns des plus importants d'entre eux.

Tout d'abord, comme le Web3 est principalement axé sur l'idéologie, il est difficile d'aligner les gens sur ce qu'il est, même au sein des projets qui participent à sa création. Pour certains, Web3 signifie "les infrastructures sont décentralisées", pour d'autres, il signifie "politiquement décentralisé" ou "sa logique est décentralisée". Bien entendu, cela n'aide pas les utilisateurs à comprendre et à adopter les protocoles du Web3.

Un autre problème majeur est le manque de financement et de modèle économique durable. Si l'adoption de la publicité comme principal moyen de financer le Web était une erreur, les alternatives sont loin d'être évidentes. Ainsi, il est rare de voir les projets actuels du Web3 dotés d'une véritable méthode de monétisation. Au contraire, la majorité d'entre eux sont autofinancés.

En outre, la majorité des projets Web3 ont moins de deux ou trois ans et sont conceptuellement difficiles à comprendre. Le Web3 est donc tout nouveau, et il n'est pas surprenant qu'il soit mal compris. C'est pourquoi les utilisateurs doivent être sensibilisés aux avantages de l'utilisation des protocoles Web3 par rapport à leurs homologues centralisés.

Cette situation émergente induit également des conséquences technologiques qui font que le chemin vers l'adoption est une lutte difficile car l'infrastructure doit être améliorée. En outre, l'un des points les plus frustrants pour les développeurs est le manque de documentation, de tutoriels ou de vidéos pour les aider.

Enfin, un autre grand défi pour le développement du Web3 est la résistance des entreprises du Web 2.0 ainsi que de certains États ou institutions totalitaires. Ceux qui sont accusés de monopoliser la valeur sur Internet n'ont pas dit leur dernier mot et ne laisseront probablement pas tomber la poule aux œufs d'or sans se battre.

Réflexions finales

Malgré des défis importants, le Web3 semble plein de promesses. Il représente une transition d'un Internet fermé et centralisé, dominé et contrôlé par de grandes plateformes dont la valeur est détenue par des entreprises, vers un Internet décentralisé, ouvert et contrôlé démocratiquement, directement et entièrement détenu par ses utilisateurs.

Le Web3 n'est pas seulement une architecture technologique différente ; c'est une approche philosophique différente qui a le potentiel de résoudre également les problèmes de l'Internet actuel. C'est aussi l'incarnation de ce que l'on appelle l'internet de la valeur, un internet où chacun peut détenir et échanger des biens numériques, mais aussi investir et posséder une partie de la valeur du système.

Tout cela est rendu possible grâce à l'invention de plusieurs briques de base qui n'existaient pas auparavant et qui vont révolutionner l'Internet. Ces blocs de construction comprennent les blockchains, les contrats intelligents, la Defi, les DApps, les tokens, les NFT et les DAO.

Cependant, la chose la plus importante à comprendre est que ce que nous avons couvert dans cet article n'est que la partie émergée de l'iceberg, et que, dans les prochaines années, nous pourrons probablement profiter du même confort et des mêmes fonctionnalités que le Web 2.0, mais avec tous les avantages du Web3.

Le Web3 aura une multitude d'autres effets sur nos vies que nous ne soupçonnons pas encore, mais c'est normal puisque nous sommes au tout début de cette révolution technologique. Nous sommes sans aucun doute impatients de voir ce qui nous attend ! Et vous ?

Découvrir SwissBorg